Maurice Tranchant de Lunel

 

Après son admission à la section architecture aux Beaux-Arts à Paris en 1888, Maurice Tranchant de Lunel s’inscrit en 1896 à l’Académie où il acquiert une formation de peintre et aquarelliste. Il séjourne ensuite cinq ans à Nice, où il exerce en tant qu’architecte et il entreprend de nombreux voyages, visite la Perse et fait le tour de la Méditerranée.

Il visite Fès en 1902 puis retourne encore une fois dans l’Empire Chérifien en 1908 et visite d’autres villes, Tanger, Meknès, Rabat , Marrakech, etc., dont il fit des aquarelles datées justement de cette époque. Début 1910, il est aux Indes, puis en Birmanie et en Indochine, à Angkor. En 1911, il est de nouveau au Maroc et en mai 1912, il rencontre le Général Lyautey nommé Résident général du Protectorat français à l’Empire Chérifien. (1) Protéger le patrimoine culturel de l’Empire Chérifien est un objectif majeur de la politique de Lyautey. Pour cela, il met en place un Service des Beaux-Arts et des Monuments Historiques dont le statut et les attributions sont précisés dès la sixième décision du Bulletin Officiel instauré par Lyautey. La septième décision était de nommer à sa tête, dès novembre 1912, Maurice Tranchant de Lunel, qui y restera jusqu‘en 1924. (2)

Said Mouline
Rabat, le 10 mai 2012

TRANCHANT DE LUNEL

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(1) Il est intéressant et révélateur de lire les conditions dans lesquelles cette nomination a eu lieu. L’intéressé la raconte lui-même dans son ouvrage “Au Pays du paradoxe. Maroc”, Bibliothèque Charpentier, Paris, 1924, pp. 135 et suivantes.
(2) A Rabat, dès 1914, la Qasba des Oudaya, la mosquée inachevée et la Tour Hassan de même que le Chella et son enceinte sont progressivement classés. Au fil du temps, sous la direction de Tranchant de Lunel, puis à, partir de 1923, de Jules Borely, une équipe assez remarquable où se distinguent Charles de la Nézières, Prosper Ricard et Jean Gallotti, permet à l’administration française d’élaborer un inventaire des monuments historiques classés et protégés. “De 1914 à 1930, le Service des Beaux-Arts a fait prendre quatre vingt douze dahirs de classements de monuments mauresques ou portugais, certains dahirs comprenant plusieurs classements, in “Historique de la Direction Générale de l’Instruction Publique, des Beaux-Arts et des Antiquités, (1912 – 1930)”, Publication de la République Française au Maroc, à l’occasion de l’Exposition Coloniale internationale de Paris. p.116.

 

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