Chefchaouen vu du ciel

 

Nichée entre deux montagnes, comme l’évoque étymologiquement sa première désignation, Ichef Chaouen, qui veut dire “les cornes de la montagne” – qui est devenu Chef-Chaouen puis couramment Chaouen -, la ville ancienne est, sans conteste, un témoignage de ce que peut être un urbanisme réussi en montagne. Une cité implantée dans un site où l’adaptation à un relief accidenté, à un enneigement occasionnel, à la présence de sources, a contribué à déterminer une configuration spatiale, un paysage urbain singulier et une présence forte, marquant tout l’environnement qui l’encadre.

Chefchaouen est également un témoignage particulier d’une architecture de composition spatiale et de détail très élaborée. Je ne prendrai que quelques exemples aisément perceptibles:

– Tout d’abord, les maisons à cour centrale, d’apparence typologique classique, mais dont les pièces d’habitation oblongues, sont protégées non pas par des toitures en terrasse mais par des couvertures à double pente. Ce qui contribue à donner à l’ensemble de la cité une physionomie toute particulière en matière de paysage urbain.
– Les jeux de niveaux des maisons auxquelles l’on accède souvent par plusieurs marches pour rattraper la pente.
– Les tuiles rondes et rousses qui se détachent des murs blancs et bleus pour jouer au soleil.
– Les moulins qui accompagnent et font chanter et mousser l’eau, de la source vive de Ras el Ma jusqu’aux fontaines qui structurent les places publiques, jusqu’aux vasques qui ornementent institutions religieuses et demeures.
– Les tracés variés des petites ouvertures hautes qui, au milieu de vignes grimpantes, animent les parois extérieures des maisons.

Said Mouline
Rabat, le 1er août 2001

CHAOUEN PHOTO DU BAS DU TEXTE

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